Alien Earth serait un long épisode de Black Mirror ?
La nouvelle série Alien Earth est pensée comme un thriller SF horrifique ambitieux et vaut le détour !
Elle est cérébrale et intriguante, fonctionne même sans être fan ou avoir vu les précedents films Alien, portée par un récit feuilletonnant sur le pouvoir, la technologie et des monstres qu’on observe plus qu’ils ne nous regardent. Un délire façon Peter Pan, traversé par un questionnement techno à la Black Mirror.

Le showrunner de Fargo redresse la barre: Noah Hawley prend une saga à l’agonie et lui remet une colonne vertébrale, des nerfs et un cerveau. Il coupe le gras, réinstalle la tension, et remplace la nostalgie par une vision. Là où la franchise s’effilochait, il coud une trame: cohérente, venimeuse, et moderne. Résultat: Alien retrouve du mordant, et la série tient debout
La diffusion a commencé le 12 août 2025 et je suis déjà accros !

Synopsis
Alien: Earth suit Wendy, un être « hybride » au corps adulte mais à la conscience d’enfant, propulsée dans un futur proche où cinq méga‑corporations s’arrachent la maîtrise du vivant et de l’IA, jusqu’au crash d’un vaisseau qui réveille une menace xénomorphe sur Terre. Entre laboratoires, salles de réunion et zones de quarantaine, la série déroule un puzzle de pouvoir, d’éthique et de biologie, où chaque choix laisse une cicatrice.
Une histoire à la Peter Pan ?
Le fil Peter Pan n’est pas un clin d’œil gratuit: on a une « Wendy » qui ne grandit pas tout à fait comme les autres, des titres d’épisodes qui renvoient à l’enfance « Neverland », « Mr. October »), et une fable sur l’innocence instrumentalisée par des adultes qui refusent, eux, de vieillir. C’est un mythe de non‑croissance retourné: le pays imaginaire devient un parc R&D où l’enfance sert de carburant à l’immortalité.
Pourquoi ça vaut le coup
- Créée par Noah Hawley, la série privilégie une tension longue durée, des personnages ambigus et un monde corporatiste glaçant, plutôt qu’un simple survival de 2 heures, le format série ouvre la porte à des idées, pas seulement à des jump scares.
- Le show mélange l’ADN d’Alien avec une réflexion moderne sur l’évolution humaine, la cybernétique et l’IA, poussant la mythologie plus loin au lieu de la répéter, c’est « cérébral, trépidant et violemment efficace ».
- Les monstres ne sont pas l’unique moteur: Hawley « retire » d’abord la créature pour bâtir un récit sur la domination et la survie sociale, ce qui rend les apparitions des xénomorphes plus signifiantes et plus terrifiantes quand elles arrivent.
- Et on aime les parallèles à Peter Pan, mais pas celui de Disney, celui de James Matthew Barrie

Même si les films n’ont pas plu
- Le décor change: on est sur Terre, en futur proche, et l’horreur s’ancre dans les abus corporatistes et la lutte des classes, un angle de thriller politique qui dépasse la simple chasse au monstre.
- La narration par épisodes permet d’entrer par les personnages (Sydney Chandler, Timothy Olyphant qui avait joué dans the End of the Fuc**** World qui est assez génial aussi) et leurs secrets, plutôt que par la nostalgie de la saga, c’est pensé pour accueillir des nouveaux venus.
- Les critiques salue justement cette hybridation, un hommage au mythe mais une réinvention claire des règles.
En gros:
- C’est une dérive contrôlée : le réel craque d’abord dans les angles morts et quand la vérité perce, c’est déjà trop tard, la peur naît des systèmes, pas des couloirs sombres.
- Le silence fait le bruit: chaque épisode déplie une idée, le corps, la machine, le contrôle etc.. puis la laisse mordre la chair, la série regarde l’humain comme un prototype qu’on met en production face à sa propre perte.
- Les monstres ? Présents, oui, mais le vrai visage de l’horreur reste humain, tous des vendu ?
Dates de sortie par épisode
Etats‑Unis (Hulu, mardis, 20 h)
Le lendemain (les mercredis) en France sur Disney+
- Épisode 1 → Neverland : 12 août 2025
- Épisode 2 → Mr. October : 12 août 2025
- Épisode 3 → Metamorphosis : 19 août 2025
- Épisode 4 → Observation : 26 août 2025
- Épisode 5 → In Space, No One… : 2 septembre 2025
- Épisode 6 → The Fly : 9 septembre 2025
- Épisode 7 → Emergence : 16 septembre 2025
- Épisode 8 → The Real Monsters : 23 septembre 2025

À retenir
- Format feuilletonnant, idées fortes et tension chirurgicale: c’est l’ADN d’Alien réencodé pour le petit écran et ça marche super bien !
- Le meilleur point d’entrée est de commencer par les deux premiers épisodes lancés ensemble, puis de suivre le rendez‑vous hebdomadaire jusqu’au final.
Acteurs
- Sydney Chandler est Wendy (hybride « Lost Boy », protagoniste) → a aussi marqué dans Pistol, Don’t Worry Darling, Sugar
- Timothy Olyphant est Kirsh (scientifique synthétique, mentor de Wendy) → Justified, Deadwood, The Mandalorian, Once Upon a Time in Hollywood
- Alex Lawther est Joe « Hermit » (médecin Prodigy, frère de Wendy) → The End of the F***ing World, Black Mirror: Shut Up and Dance, Andor
- Essie Davis est Dame Sylvia (scientifique de Prodigy, architecte des hybrides) → The Babadook, Miss Fisher’s Murder Mysteries, Game of Thrones
- Samuel Blenkin est Boy Kavalier (PDG de Prodigy, jeune magnat) → Black Mirror: Demon 79, Peaky Blinders, The Witcher: Blood Origin
- Babou Ceesay est Morrow (chef sécu cyborg du vaisseau Maginot) → Guerrilla, Severance, Damilola: Our Loved Boy
- Adarsh Gourav est Slightly (hybride « Lost Boy ») → The White Tiger, Guns & Gulaabs, Hostel Daze
- Erana James est Curly (hybride « Lost Boy ») → The Wilds, Golden Boy, Lucy Lewis Can’t Lose
- Lily Newmark est Nibs (hybride « Lost Boy ») → Sex Education, 3 Body Problem, Temple
- Jonathan Ajayi est Smee (hybride « Lost Boy ») → Noughts + Crosses, Vigil, Wonder Woman 1984
- David Rysdahl est Arthur Sylvia (scientifique, mari de Dame Sylvia) → Oppenheimer, Fargo, Black Mirror: Mazey Day
- Adrian Edmondson est Atom Eins (cadre supérieur chez Prodigy) → The Young Ones, A Spy Among Friends, Star Wars: The Last Jedi
- Moe Bar‑El est Rashidi (sécurité Prodigy) → Tehran, The Peripheral, The Sandman
- Diêm Camille est Siberian (sécurité Prodigy)
En bref: C’est une série qui parle autant de nous que des bêtes, et c’est précisément ce qui la rend incontournable.